Étude urbaine à Bidache

Continuité en miroir

Le village de Bidache occupe la crête d’une colline qui s’étire d’ouest en est…

…et dont les versants descendent au sud vers le Lihoury, au nord vers la Bidouze. Son artère principale historique occupe et serpente cette crête comme si elle en matérialisait la colonne vertébrale ; le bâti s’y organise de part et d’autre à l’alignement et en ordre continu, réservant l’arrière des parcelles à l’organisation de jardins sertis de murets de pierre caractéristiques.
Cette organisation, propre à une société attentive et économe en matière de foncier, développe un village compact en position privilégiée, en belvédère sur chacune des deux vallées. Sa silhouette en vue lointaine ou rapprochée respecte le paysage dans lequel il s’inscrit, épousant par la nappe de son gabarit continu la topographie du site, ponctué et animé par les seuls repères religieux et féodaux, l’église et le château.
La division parcellaire en lanières, orthogonales à l’axe principal de circulation, est caractéristique des villes et villages de notre région (Bayonne en est un modèle de référence). Des murets de pierre organisent les dénivelés et matérialisent les limites des parcelles avec l’espace public (venelles piétonnes) tout en laissant voir les jardins.
Les constructions implantées à l’alignement de limite latérale à limite latérale, s’épaulent les unes les autres. Leur gabarit n’excède que rarement R+1+combles. Les couvertures à double pente sont implantées faîtage orthogonal à la rue ce qui donne à voir le pignon sur la rue. Les tonalités du bâti sont la pierre naturelle de Bidache des murets séparatifs, le blanc des façades et la tuile des couvertures.

L’église forme avec le château un axe vertical à l’est du village qui nous a servi d’axe de symétrie pour doubler la surface du village sans rupture, ni de fonctionnement ni de typologie, remettant au centre du dispositif les édifices publics et patrimoniaux.

L’armature urbaine contourne l’église et le cimetière pour s’évaser et se prolonger plein est avec la même densité sur la ligne de crête. Sur ses contreforts, les parcelles sont dimensionnées et organisées sur le modèle du village, organisant à l’identique les pleins et les vides, le bâti et les jardins.

L’échantillonnage effectué sur la partie de tissu urbain remarquable de Bidache et son analyse nous ont permis de concevoir une bibliothèque typologique sur la base de trois parcelles : une petite, une moyenne et une grande correspondant à l’échelle du parcellaire et du bâti. Les trois parcelles restent des parcelles allongées rectangulaires aux proportions équivalentes, en quelque sorte homothétiques. Confrontées aux pentes de la partie urbanisée, nous avons pu ainsi développer de façon réaliste les cas de figure possibles pour le muret d’enceinte (testé pour des hauteurs de 1m, 2m et 3m), les masses bâties et leurs couvertures.

Les possibilités offertes, bien qu’encadrées par des invariants (dimension de la parcelle, imposition du muret ; habitabilité de la masse bâtie limitée à R+1+comble notamment), autorise de multiples possibilités et réponses en matière de nivellement des parcelles, organisation de leur bâti, des espaces de chaque édifice projeté, de leur rencontre avec la lumière naturelle ou les vues, leur rapport à l’espace public, leur écriture qui autorise une « modernité inscrite » en harmonie avec l’ensemble du tissu construit au cours des siècles.

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Date 2009
Surface 15,8 Hectares

Dédale — Quels édifices ont pu vous émouvoir ?

Les édifices ou les villes qui nous ont émus restent encore aujourd’hui en petit nombre. Pour les évoquer simplement,
ce sont notamment – pour ceux qui me reviennent en mémoire :
la Bibliothèque des livres anciens à Yale, la Chapelle
de Ronchamp, l’Église de Piétilä à Helsinki.