Marché de gros à Lomme

Tissage gourmand

Cette consultation nous a conduit à mener une réflexion sur l’identité d’un tel équipement dans la région lilloise

Que représente le marché de gros, quels liens peut-il tisser avec son contexte, quels éléments peuvent l’y rattacher, quelle identité peut-on lui construire pour que son appartenance au tissu économique lillois et à son histoire soit lisible au premier coup d’œil ou devienne même un édifice emblématique dans son paysage ?

Nous avons mené notre réflexion sur ce que peut représenter un marché de gros, le contenu et le contenant, fruits et légumes bien sur, mais surtout cagettes, protection en mailles souples de polystyrène des fruits exotiques fragiles, des mailles des sacs de pommes de terre…et développé un projet en référence au passé glorieux du tissage et de la confection à Lille et dans sa région. La technique du tissage, mais aussi des ouvrages aboutis de dentelles et tricotage ont balisé notre travail de recherche.

La réalisation de cette couverture fait appel aux techniques modernes de réalisation de couvertures en toiles tendues développant tout un registre de tissages, motifs croisés et touches colorées, coutures d’assemblage et ourlets, découpes diverses également.

Elle se développe comme un tissu sur son métier à tisser, de façon linéaire, s’insérant en souplesse dans les vides laissés par les édifices existant, guidés et assemblés par des « fils de rive » donnant tension et forme à cette étoffe plissée comme un « smocks ».
Sa tenue en tête du dispositif (côté entrée) est réglée comme un front, fixe et aligné, le système, tout comme un tissage, se développant dans le sens de la sortie, s’y effilochant comme un ouvrage inachevé.
La structure primaire de l’édifice est constituée de poutres hélicoïdales tubulaires en acier galvanisé portées de loin en loin par des poteaux également en acier galvanisé. Les entraxes de ces derniers sont réglés aux axes des divisions de box de façon à ne pas gêner le fonctionnement des commerçants. Les axes des poutres hélicoïdales se situent en rive de l’espace à couvrir (au droit des façades des édifices existants) et approximativement à l’axe de façon à dégager les espaces de circulation et de stationnement. La couverture, mise sous tension sur cette structure en hélice, développe des formes à double courbure divisées selon les nécessités de ventilation, de recouvrement, d’évacuation des eaux de pluie ou tout simplement selon les dimensions maximales des éléments de couverture pouvant être mis en œuvre d’un seul tenant et les besoins rythmiques nécessaires à la ponctuation ou à la musicalité d’un ouvrage linéaire de cette ampleur.
Quelques touches colorées, jetées là à la manière des impressionnistes en fonction de la lumière, rappellent la richesse colorée des fruits et légumes disposés sur les étals et donnent à l’édifice sa finition et sa gaieté dans un paysage souvent baigné par les brumes du nord.

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Date 2006
Surface 20 000 m²

Dédale — Quels édifices ont pu vous émouvoir ?

Les édifices ou les villes qui nous ont émus restent encore aujourd’hui en petit nombre. Pour les évoquer simplement,
ce sont notamment – pour ceux qui me reviennent en mémoire :
la Bibliothèque des livres anciens à Yale, la Chapelle
de Ronchamp, l’Église de Piétilä à Helsinki.