Restructuration et extension de la bibliothèque de la Casa de Velázquez à Madrid

Discrétion

Le peintre Velázquez a balisé notre travail.

Il est l’un des maillons de l’aventure picturale occidentale qui va de Caravage à Bonnard, Picasso et Hartung. Il a imprimé à notre travail cette recherche de la définition d’un espace à partir de l’ombre et de la lumière, quête de nombreux artistes de la renaissance à nos jours. « L’iceberg » montré en référence est l’aboutissement d’une recherche plastique à partir de la série réalisée par Picasso d’après les Ménines, nous permettant de suivre le chemin inverse de sa démarche : partir de la toile pour développer une forme en trois dimensions capable de répondre aux besoins du projet en matière de lumière, de renvois d’images, plans miroirs renvoyant le regard dans d’autres espaces comme a su le faire Velázquez avec sa vénus au miroir ou Bonnard plus tard dans la salle de bain de sa maison du Cannet. Nombreuses formes ont vu le jour avant la mise au point de celle qui s’adapte aux besoins du programme et s’inscrit dans l’espace de la bibliothèque et du parc. La lumière qui inonde l’espace de la bibliothèque, nous la voulons vibratoire et impressionniste : l’eau qui coulera les jours d’été sur les parties vitrées de l’iceberg restituerons cette impression, une impression de protection, de douceur et de sérénité.

La Casa de Velázquez, édifice reconstruit en 1959 à l’identique de ce qu’il était en 1928, est un bel édifice de facture classique réalisé en brique et pierre. Il occupe le centre d’un parc arboré essaimé de quelques sculptures réalisées par les résidents qui s’y sont succédés.
Notre intervention est une intervention minimale et contextuelle qui respecte l’enveloppe de l’édifice et se glisse dans le paysage du parc à la façon d’une sculpture qui complète la collection déjà installée. Cette sculpture, conçue comme un puits de lumière pour servir la bibliothèque située en sous sol constitue un travail de « Land Art ». Elle s’inscrit dans un dispositif plus vaste qui organise les patios de la bibliothèque, le bronze de Velázquez à cheval par un traitement des surfaces minérales qui accompagnent le visiteur depuis les emmarchements de l’entrée. Un mobilier de parc ainsi que l’éclairage artificiel sont abordés et pris en compte dans le dispositif.

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Date 2006
Surface 1 909 m²

Dédale — Quels édifices ont pu vous émouvoir ?

Les édifices ou les villes qui nous ont émus restent encore aujourd’hui en petit nombre. Pour les évoquer simplement,
ce sont notamment – pour ceux qui me reviennent en mémoire :
la Bibliothèque des livres anciens à Yale, la Chapelle
de Ronchamp, l’Église de Piétilä à Helsinki.