Gymnase des Chartrons à Bordeaux

LANTERNE DE QUARTIER

Le gymnase s’implante dans le quartier des Chartrons dont l’essor est lié à l’installation au XVIIe siècle de négociants Anglais, Flamands et Irlandais.

Obligés de s’installer hors les murs, ils créent une aristocratie du vin influente et leur proximité avec le monastère des Chartreux les fait surnommer « chartrons » par la population bordelaise. Après-guerre, le quartier est progressivement déserté par les négociants. La réputation du quartier en souffre, entre des entrepôts vides laissés à l’abandon. L’objet de ce concours concerne la restructuration en gymnase d’un ancien chai de ce quartier.

Le bâtiment existant s’inscrit naturellement dans une rythmique de pleins et de vides alternés, organisés par le plan de la ZAC des Chartrons dont la construction du bâti est en cours d’achèvement. Il en ferme la figure au nord. C’est un ancien chai de stockage comme il en existe encore dans cet ancien quartier de négoce. Sa position enclavée, pignons d’un côté sur rue, de l’autre sur fond de cour, adossé au nord sur un mitoyen aveugle, ne laisse que peu de chance à la lumière d’y pénétrer. Tout l’enjeu du projet se situe dans la résolution de cette problématique pour passer de l’obscurité à la lumière.

Son gabarit et sa forme sont conservés dans leur intégralité. Seule son enveloppe est remplacée et des percements adaptés au nouveau programme y sont aménagés.

Sa position enclavée nous a conduit à considérer le volume bâti comme une grande lanterne et son enveloppe comme le terrain favorable à la création d’incisions linéaires associées à des parois intérieures opalescentes diffusant ainsi une lumière homogène adaptée aux espaces de jeu. De nuit, le dispositif fonctionne à la lumière artificielle et à l’inverse de son fonctionnement de jour diffuse sa lumière en partie à l’extérieur signalant ainsi la présence de l’équipement au cœur de ce quartier.

Le plan de l’équipement, contraint par les limites du plan rectangulaire existant, s’y inscrit non sans contorsions de façon à y loger l’ensemble du programme spatial. Ce travail sur la hiérarchie des espaces, leur lien de servitude, conduit à une organisation également hiérarchique de l’ensemble du volume global en sous volumes juxtaposés et alternés selon le rythme suivant : espaces servants – espace servi – espaces servants – espace servi – espaces servants correspondant à une organisation du traitement de la lumière naturelle. La séparation entre espaces servants et espaces servis est réalisée par une paroi translucide opalescente qui diffracte le rayonnement solaire en une lumière répartie de façon homogène. L’apport lumineux se fait par des incisions zénithales situées au droit de ces séparations, côté espaces servants. La complexité du plan donne sa complexité à la forme des incisions opérées dans l’enveloppe du volume et son identité à l’équipement dont les parois y compris son pan de toit coté sud sont visibles depuis l’espace public.

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Date 2004
Surface 1 467 m²

Dédale — Quels édifices ont pu vous émouvoir ?

Les édifices ou les villes qui nous ont émus restent encore aujourd’hui en petit nombre. Pour les évoquer simplement,
ce sont notamment – pour ceux qui me reviennent en mémoire :
la Bibliothèque des livres anciens à Yale, la Chapelle
de Ronchamp, l’Église de Piétilä à Helsinki.