Pavillon de l’Indochine à Paris

SAUVER L’HISTOIRE DE FRANCE

1907 est l’année d’une des dernières expositions coloniales réalisée dans la tradition de celles qui ont balisé la France coloniale du XIXe siècle et du début du XXe siècle…,

…souvent organisées dans des lieux comme le Grand Palais ou le Jardin d’Acclimatation, montrant au grand public toutes les composantes de nos colonies, notamment leur biodiversité animale et végétale, ainsi que les résultats de recherches et de développements agronomiques et agricoles. Ces expositions sont alors l’occasion d’afficher et de communiquer au grand public le dynamisme économique et politique de la France dans le monde colonial de l’époque.

C’est au Jardin d’Agronomie Tropicale situé dans la partie est du bois de Vincennes – le long de l’avenue de la Belle Gabrielle limitrophe à Nogent-sur-Marne – qu’est organisée cette exposition coloniale de 1907. Le site est réaménagé et un certain nombre de pavillons et de serres sont construits pour l’occasion : pavillons de la Guyane, de la Tunisie, du Dahomey, du Congo et de « l’Indo-Chine » notamment. Y sont également construits des monuments commémoratifs, l’ensemble donnant au lieu un caractère patrimonial universel.

Détourné par la suite de sa destination initiale, le Jardin d’Agronomie Tropicale et ses édifices serviront d’hôpital pendant les deux guerres mondiales pour finir à l’abandon pendant la reconstruction jusqu’à ce que le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) y installe ses locaux. Le pavillon de l’Indochine subira alors d’importants travaux de transformation et d’adaptation aux activités de recherche et d’expérimentations du personnel scientifique dont il garde encore au moment de sa rénovation les stigmates.

Dans la tradition indochinoise le pavillon est implanté nord-sud. Malgré sa destination et sa fonction de représentation, il reste d’une facture néoclassique très sobre à part une touche exotique que lui confère son bulbe de verre. En lien étroit avec l’architecte des Bâtiments de France et les services du Ministère de la Culture, ses façades, sa couverture et ses verrières très endommagées sont rénovées pour retrouver leur apparence d’origine. Sa galerie circulaire encore présente à l’intérieur, et pour sa part peu endommagée, est complétée et rénovée à l’identique.

L’édifice est par ailleurs restructuré de façon à répondre aux attentes de la Mairie de Paris en matière d’usage et de confort, et quelques nouveaux locaux y trouvent leur place sous la forme d’un empilement de caisses de bois en provenance d’extrême orient disposées au fond de l’espace principal à la manière d’un décor de théâtre prêt à mettre en scène l’ensemble des collections qu’elles sont supposées accueillir.

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Dates 2005-2010
Surface 417 m²

Dédale — Quels édifices ont pu vous émouvoir ?

Les édifices ou les villes qui nous ont émus restent encore aujourd’hui en petit nombre. Pour les évoquer simplement,
ce sont notamment – pour ceux qui me reviennent en mémoire :
la Bibliothèque des livres anciens à Yale, la Chapelle
de Ronchamp, l’Église de Piétilä à Helsinki.